France-Bélarus

Découverte du Bélarus (anciennement Biélorussie)

Alexandra Exter, un destin franco-biélorusse

17/03/2005

Alexandra Alexandrovna Grigorovitch, plus connue sous le nom d’Alexandra Exter, est née le 6 janvier 1882, à Biélostock, dans la province de Grodnienska. Elle appartenait à une famille biélorusse de la bourgeoisie juive aisée. Sa palette du cubisme était austère, on le sait : des bruns, des tons neutres, la valeur plutôt que la couleur. Expatriée en France en 1924, celle qui fut le compagnon de route de Kandinsky, Chagall et de Zadkine, est morte le 17 mars 1949.

Alexandra Exter

Résumé :
La place d’Alexandra Exter dans l’histoire de l’art du XXe siècle commence à peine d’apparaître. L’hommage des critiques, des musées, galeries et collectionneurs à son œuvre va croissant depuis plusieurs décennies. Les aperçus offerts par des coups de projecteurs partiels, sinon partiaux, ne permettent pas d’apprécier pleinement l’originalité de son œuvre. Seule, une perspective globale le garantit, c’est l’objet de cette monographie. Alexandra Exter apparaît d’emblée comme habitée par la prescience de ce que serait l’art moderne. Dès 1907, en effet, elle voyagea entre la Russie et la France. Elle avait alors vingt-cinq ans. Élève de Fernand Léger, elle rapporta à ses amis russes les premières photos des œuvres cubistes de Picasso, admirant et faisant admirer l’éclectisme des artistes aussi dissemblables que l’Ukrainien Archipenko et l’Italien Medardo Rosso. Un cercle d’amis où l’on comptait Apollinaire, Gide, Robert et Sonia Delaunay, Bergson, prêta une attention à sa création. L’art tissa même sa vie intime, puisqu’elle fut la compagne du futuriste italien Ardengo Soffici. L’Européenne avant l’heure, qui savait des vers de Rimbaud par cœur, était aussi le peintre qui exposait à l’association Valet de Carreau ses Villes somptueuses et dansantes. Il s’en faut toutefois qu’elle ait été une adepte inconditionnelle : pour avoir exposé à La Section d’Or de 1912, avec Léger, Picabia, Marcel Duchamp, Gleizes et Le Fauconnier, elle n’en interprétait pas moins le cubisme français de façon très personnelle, comme en témoignent ses versions du Pont de Sèvres de 1911 et ses Villes de 1912. Vivant dans le cœur de Montparnasse, familière du futurisme italien par l’entremise de Soffici, elle exposa à Rome en 1914 avec les futuristes italiens. Cosmopolite impénitente, elle participa l’année suivante à la mythique exposition du futurisme russe à Petrograd, Tramway V et signa en 1921 à Moscou, avec Popova, Stépanova, Vesnine et Rodtchenko le manifeste d’une autre exposition historique : 5×5 = 25. Désormais figure emblématique du cubo-futurisme russe, elle n’en resta pas moins sensible aux échappées suprématistes et constructivistes de Malévitch et de Tatline, et l’on sait que Lissitzky fréquenta son atelier de Kiev. L’énergie créatrice d’Alexandra Exter s’étendit au théâtre, dont elle bouleversa la mise en scène par l’utilisation de la lumière comme matériau et par l’introduction de plateaux mobiles et de costumes flamboyants, en particulier pour la Salomé d’Oscar Wilde et le Roméo et Juliette de Shakespeare, moments historiques de l’art scénique. Enfin, elle appliqua son génie novateur au vaste théâtre urbain, participant dès 1923 aux expositions de commerce et d’industrie de Moscou et décorant les pavillons des Izvestia et de Krasnaïa Niva. Elle conçut pour Aélita, son film, réalisé par Protozanov, des costumes et décors exceptionnels et reçut la médaille d’or en 1925 à Paris à l’expo des Arts Déco. Expatriée en France en 1924, celle qui fut le compagnon de route de Malévitch, de Kandinsky, de Lissitzky, de Chagall et de Zadkine, mourut dans sa patrie d’adoption en 1949.

– Auteurs : John E. Bowlt, Jean Chauvelin, Nadia Filatoff, Dimytro Horbachov
– Prix : 79,00 €
– 448 pages.

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