France-Bélarus

Découverte du Bélarus (anciennement Biélorussie)

Max Penson, grand photographe russe, natif de Velizh, près de Vitebsk, est mort il y a 45 ans

21/01/2004

 » Le nom de Max Penson est longtemps demeuré inconnu, bien que son ?uvre mérite d’être placée au même rang que celle de Grinberg, de Zelma, de Rodchenko, de Chaïkhet et des autres grands photographes russes « , observe Olga Sviblova, directeur du Musée Maison de la photographie de Moscou. Max Penson est né en 1893 à Velizh, près de Vitebsk (Biélarussie) dans une famille pauvre.

Max Penson

Ses photos révèlent aussi les divers styles – pictorialisme, constructivisme et réalisme socialiste – de cet artiste talentueux.

Max Penson est né en 1893 à Velizh, près de Vitebsk (Biélarussie) dans une famille pauvre. Il apprend seul à lire et à écrire. De 1907 à 1911, il étudie au collège municipal de Velizh, puis entre à l’école des arts de la céramique de Mirgorod, dans la province de Poltava. Mais, ses maigres revenus le forcent à aller à Vilno. Là, il est admis à l’école des arts appliqués de la fondation Antokolski. En 1915, fuyant les pogroms russes et la Première Guerre mondiale, il se réfugie à Kokand (Asie centrale). Il gagne sa vie comme comptable et professeur de dessin pour les écoliers jusqu’en 1917. Puis il dirige les ateliers municipaux d’art appliqué de Kokand pendant cinq ans.

En 1921, c’est un appareil photographique offert par le district de Kokand qui bouleverse la vie de ce peintre et dessinateur. Max Penson apprend la technique photographique. En 1923, il s’installe à Tachkent (Ouzbékistan), fréquente les photographes qui dirigent des ateliers professionnels et s’oriente, par goût, vers le reportage photo.

De 1926 à 1948, il travaille comme photographe pour la  » La Pravda (la Vérité) d’Orient « , et de 1940 à 1945, pour l’Armée Rouge. Par son travail, il élabore une chronique exceptionnelle sur une contrée excentrée. C’est en 1939 que Max Penson bénéficie de son unique exposition personnelle dont il conçoit le catalogue avec Alexandre Rodtchenko : à l’occasion du 15e anniversaire de la République soviétique ouzbek, il présente 300 photos. En 1940, son travail remarquable est admiré par Sergueï Eisenstein qui écrit dans la revue  » La Photographie soviétique  » :  » Il est impossible de parler de Fergana sans mentionner l’omniprésent Penson, qui a sillonné tout l’Ouzbékistan avec son appareil. Ses archives, qui ne connaissent pas d’équivalent, permettent de suivre année par année, de feuilleter page après page, toute une période de l’histoire de cette république. La création artistique de Max Penson et son destin sont liés à ce merveilleux pays « .

Le travail effectué par Max Penson constitue un patrimoine de plusieurs milliers de négatifs et tirages originaux, malheureusement en partie détruit ou détérioré, car longtemps mal conservé. Ce photographe travaille dans un laboratoire, à son domicile, sans bénéficier longtemps de l’eau courante, et entouré de son épouse, leurs quatre enfants, et leurs proches.

Sa journée de travail est divisée de manière à consacrer le matin et le début de l’après-midi à la prise de vues et au développement, et la nuit au tirage des photographies. C’est cette dernière phase qui fait l’objet de nombreuses expérimentations. Ses photographies, Max Penson les tire en grands formats bien qu’il sache que la rédaction du journal ne les prend pas et qu’aucune exposition n’aura lieu. Il les affiche dans sa maison pour un public composé de sa famille et d’amis.
Malgré ses maigres revenus, Max Penson parvient à se procurer des livres d’art pour maîtriser  » la structure et la facture de ses futures photographies. C’est ainsi que fut créée sa célèbre Madone ouzbek couronnée par une Médaille d’or à l’Exposition Universelle de Paris en 1937 « , précise Mme Sviblova.

Son style emprunte au pictorialisme ( » Les eaux et les hommes « , 1935), au constructivisme ( » Spectateurs d’un match de football au Stade Dynamo de Tachkent « , 1930) et au réalisme socialiste ( » Ouvrière de l’usine de matériel agricole de Tachkent « , 1938). Car, malgré l’éloignement de la république ouzbek, Max Penson a toujours eu la curiosité de s’intéresser aux innovations artistiques, vraisemblablement à celles de Rodchenko (1891-1956) et Lazar Lissitsky (1890-1941). Il se lie d’amitié avec le photographe Zelma (1906-1984), né à Tachkent et qui travaille souvent en Asie Centrale.

 » Son époque, il l’aime, la comprend, mais il en a peur. Son fils Myron Penson, réalisateur et photographe, se souvient que son père allumait du feu dans le jardin pour détruire négatifs et tirages représentant des gens que le régime stalinien avait rayés de l’existence « . Celle-ci le frappe durement : en 1948, le KGB lui retire sa licence de photographe de presse, ce qui rompt sa collaboration avec la rédaction de  » La Pravda d’Orient « .

D’autres photographes victimes de mesures identiques parviennent à illustrer des magazines de culture populaire. Max Penson semble attendre qu’on le rappelle. Quittant rarement son domicile, il retouche ses photos en accentuant ironiquement les sourires, réels ou forcés, et en montrant ainsi ce qu’il pense d’un régime promettant des lendemains heureux. En 1959, il meurt des suites d’une maladie et d’une grave dépression.

Site du Musée Maison de la photographie de Moscou : http://www.mdf.ru/english

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