France-Bélarus

Découverte du Bélarus (anciennement Biélorussie)

Pierre Choumoff (1872 -1936) natif de Grodno, Biélorussie

28/03/2005

Le photographe russe Pierre Choumoff, né en 1872 à Grodno, en Biélorussie. Il apprend la photographie grâce à l’un de ses amis et ouvre son atelier en 1911. Il devient le portraitiste de célébrités comme Prokofiev, Foujita, Bourdelle mais encore Léger et Rodin. A chaque portrait qu’il réalise, que ce soit de modèles connus comme Marina Tsvetaïeva, Vladimir Maïakovski, Albert Einstein ou inconnus Choumoff s’imprègne avant tout de la personnalité de son client puis adapte en conséquence les moyens techniques, y compris la pose, comme le ferait un peintre.

Exposition, organisée avec le concours de l’agence photographique Roger-Viollet

Le photographe de Rodin, Stravinsky, Léger…..

UN PHOTOGRAPHE RUSSE A PARIS, le photographe de Rodin, Stravinsky, Léger……

Né en 1872, à Grodno en BiéloRussie, Pierre Choumoff est admis près de vingt ans plus tard à l’Institut technologique de Saint-Petersbourg qu’il fréquente jusqu’en 1894. Très vite engagé dans la vie politique, il fonde en 1898, dans sa ville natale, la section du Parti Socialiste polonais. Arrêté huit fois pour ses activités et ses convictions politiques, Choumoff décide de s’installer en France avec son épouse Catherine et sa fille Marie, alors âgée de trois ans. En ce début de siècle, Paris connaît une activité culturelle exceptionnelle. A la fois terre d’asile et foyer de genèse de toutes les tendances artistiques de l’époque, la capitale attire les talents les plus prometteurs.
Fuyant les répressions et les troubles politiques qui agitent leur pays, un nombre croissant d’artistes polonais et russes s’y installent pour des durées plus ou moins
longues. C’est là qu’en 1909, Choumoff retrouve Jan Strozecki avec lequel il avait participé à diverses actions clandestines en Pologne, devenu alors photographe,
avenue de Clichy. Grâce à cette amitié, Pierre Choumoff s’initie à la photographe avant d’ouvrir son propre studio en 1911, rue du faubourg Saint-Jacques.

AUGUSTE RODIN ET LE MONDE ARTISTIQUE

Très vite Pierre Choumoff devient un habitué des diverses manifestations culturelles, conférences, soirées littéraires, expositions, spectacles qui animent la capitale et se tisse un large cercle de connaissances. Un aperçu de son carnet d’adresses donne une idée des relations qu’il entretient avec des célébrités comme Claude Monet, Isadora Duncan, Fernand Léger, Foujita, Georges Pitoeff, Serge Prokofiev. Il possède une véritable sensibilité qui contribue à établir une atmosphère de compréhension avec les artistes dont il fait le portrait et dont il photographie les oeuvres. Pierre Chagall lui écrit
en 1927 : « …Les portraits photographiques que vous avez tirés sont pleins de vie et d’expressivité ! Merci.. ».

Sans doute est-ce le sculpteur et céramiste Séraphin Soudbinine, qui le présente à Rodin vers 1912. Il sera son dernier portraitiste et le premier photographe du musée consacrée au sculpteur. Face aux 295 épreuves qu’il réalise de l’artiste et de ses oeuvres, on apprécie le soin particulier qu’il apporte au rendu de la lumière, les contrastes vigoureux voisinant avec des zones de dégradés délicats.

LES BALLETS RUSSES

Nous ne savons pas encore vraiment qui lui ouvre la porte de la troupe des Ballets Russes de Diaghilev : peut-être est-ce Léon Bakst, originaire lui aussi de Grodno et
légèrement plus âgé que Choumoff ou encore Jean Cocteau qui lui écrit dans l’urgence :
« Mon cher Choumoff, 2 musiciens malades, ne venez pas… ». Nous retiendrons de son passage dans les coulisses de cette troupe mythique les portraits d’Igor Stravinsky, de la danseuse Vera Nemtchinova, du peintre Natalia Gontcharova qui réalise de nombreux décors et costumes, d’une danseuse anonyme du Sacre du Printemps ou
encore de Léon Woizikowsky dans Parade.

LES PORTRAITS

Perché au sommet d’un immeuble, dont la façade était flanquée d’une immense verrière, l’atelier de Choumoff jouissait d’une grand hauteur sous plafond. Dans un
angle, une mezzanine était aménagée en laboratoire, c’est là qu’il procédait au développement et aux retouches des plaques de verre.

A chaque portrait qu’il réalise, que ce soit de modèles connus comme Marina Tsvetaïeva, Vladimir Maïakovski, Albert Einstein ou inconnus Choumoff s’imprègne avant tout de la personnalité de son client puis adapte en conséquence les moyens techniques, y compris la pose, comme le ferait un peintre. Il aime associer au visage une main jouant pour ce dernier le rôle de socle ; les lunettes et leur reflet sont aussi des éléments avec lesquels le photographe joue
volontiers. « Il s’agit seulement, explique-t-il, de comprendre par un effort intuitif et psychologique, ce qui est caractéristique de la personne à saisir ».

RETOUR EN POLOGNE

Violente et inattendue, la grande crise de 1929 ébranle le monde. D’autre part l’usage privée de la photographie se développe. De plus en plus de particuliers succombent aux
joies de la photographie amateur. Choumoff n’échappe pas à la tourmente. En 1933, l’exploitation commerciale de son studio semble compromise. Choumoff décide de fermer son atelier, il transfère une partie des clichés dans son appartement, rue Fustel de Coulanges, à quelques dizaines de mètre de là. Il vend le reste, c’est à dire ses
portraits de personnalités à l’agence Rapp qui les cèdera quelques années plus tard à l’agence Roger-Viollet.
Au début 1935, il s’installe à Lodz avec sa femme et son plus jeune fils, Serge qui a reconstitué pour nous la carrière de son père. Le président du Sénat, Alexandre Pristor, compagnon d’antan, procure au photographe
une place de conseiller de direction dans une usine. Il meurt près d’un an plus tard, le 25 juin 1936.

Musée Rodin
Ouvert de 9h30 à 16h45 tous les jours sauf le lundi.

Fermé le 25 décembre et le 1 er janvier.
75 bis rue de Varenne 75007 Paris
M° Varenne

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