Villes martyres détruites par les nazis pendant la Guerre : Guernica (Espagne), Lidice (Rep. de Tchéquie), Khatyn (République du Biélorùs), Kalavrita (Grèce) et Oradour sur Glane.
Le 10 juin 1944, vers quatorze heures, des troupes allemandes pénètrent dans Oradour-sur-Glane (Limousin) dont ils bloquent toutes les issues. Ils appartiennent au bataillon Der Fuhrer de la division blindée Das Reich de la Waffen SS qui a été envoyée quelques jours plus tôt pour combattre la Résistance dans la région. Ces soldats cherchent les armes et les munitions qu’on leur a dit cachés dans le village. La population qui a été rassemblée sur le champ de foire n’en a pas connaissance. Vers quinze heures les soldats enferment les femmes et les enfants dans l’église. Les hommes sont emmenés vers les granges et les garages, tout près de là. Soudain, sans autre menaces, on entend la détonation d’un pistolet. C’est le signal. Une mitrailleuse fauche tous les hommes, sauf cinq qui parviennent à fuir. Puis c’est au tour des femmes et des enfants. Après avoir fait exploser des munitions dans l’église, les soldats en mitraillent tous ses occupants avant de les brûler. En fin de journée, les soldats quittent les lieux. Fermes, magasins, maisons sont incendiés. Le bilan est lourd : 642 personnes ont été tuées.
Jamais anodin, le geste de photographier prend à Oradour un sens particulier. Il l’était déjà au moment des événements (la présence morbide des cadavres pétrifiés), puis, peu après, lorsque Jean Dieuzaide ou Willy Ronis découvrent les lieux encore endeuillés. Avec le temps, les ruines d’Oradour se chargent d’un sens différent. Désormais photographié sans arrêt par ses visiteurs (plusieurs milliers par an), Oradour l’est ici par quatre jeunes artistes de renom. Ce sont ces regards croisés sur une mémoire difficile qui sont confrontés dans cet album, et que tente d’éclairer Serge Tisseron, psychanalyste connu pour son travail sur l’impact des images.
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