France-Bélarus

Découverte du Bélarus (anciennement Biélorussie)

Le Bélarus et son passé polonais

9/11/2004

L’implantation polonaise en Biélorussie (gouvernements de Vitebsk, Mogilev et Minsk) étant plus solide, le contrôle de Vilna y sera plus durable. Si le centralisme de l’université était, à Kiev, sur la défensive, on peut même considérer qu’il est ici offensif. C’est surtout le recteur Sniadecki qui est l’âme du renouveau polonais dans ces provinces annexées depuis longtemps.

En 1808 il reconnaît que tout y est à faire: « II faut y développer les sciences et la langue nationale » (c’est-à-dire la polonaise. D.B.). Pour cela le curateur recommande la création, spécialement pour ces provinces, d’un séminaire et l’élaboration d’un plan de créations. Ce dernier objet est celui de la mission que Ceiss effectue alors pour améliorer ce qui existe, créer des écoles polonaises.

Il faudra seulement choisir des maîtres parlant bien russe en évitant le plus possible d’avoir recours à ceux de l’Institut Pédagogique de Petersbourg (ceux-ci ne seront que trois aux gymnases de Mogilev et Vitebsk). Le ministre, toutefois, refuse les fonds pour le séminaire biélorusse et Sniadecki ne peut placer que six étudiants de ces régions au Séminaire Pédagogique. Comme il n’y a pas là-bas de biens ex-jésuites, il envisage d’affecter les revenus de l’abbaye d’Onufry à ces écoles.

Le travail accompli en quelques années peut se mesurer à l’analyse du rapport de Twardowski sur les écoles du gouvernement de Minsk en 1819. On y voit combien le rayonnement de Vilna a éclairé ces régions sans faire disparaître l’influence russe.

Celle-ci s’affirme brutalement, à la faveur des événements de 1824, quand sur la demande du gouverneur de Biélorussie, le prince Chovanskij, le tsar rattache Mogilev et Vitebsk à Saint-Pétersbourg. On ne saurait trouver de meilleure justification au centralisme administratif de Vilria que la protestation du curateur Novosiltcev contre cette nouvelle amputation : « La jeunesse des gouvernements biélorusses, par son origine, ses mœurs, ses usages et sa langue est beaucoup plus proche de celle d’ici (celle de Vilna. D.B.) que la jeunesse vraiment (korennomu) russe et son éducation doit être conçue de la même manière que celle d’ici.

Il ne faut pas supposer non plus que les Biélorusses aient conservé beaucoup moins d’esprit nationaliste : des circonstances nombreuses pourraient prouver le contraire… Pour ces raisons, j’ose supposer que le retour des gouvernements de Biélorussie ainsi que celui de Kiev à leur ancien arrondissement de Vilna serait pour eux le plus grand bienfait… »

A l’issue de ces trop brèves réflexions nous pouvons affirmer que le centralisme administratif de Vilna sur le plan scolaire dans la période 1803-1831 est une réalité tenace, mais toujours menacée. Doté trop tard d’un Comité aux Écoles coordonnant seul la vie scolaire, l’arrondissement est beaucoup trop vaste pour ne pas voir l’autorité contestée tant à l’intérieur, par des individualités pleines d’initiative comme Czacki, qu’à l’extérieur par le pouvoir militaire ou des ministères jaloux, comme celui des finances.

L’université tisse néanmoins un réseau d’écoles polonaises au sein de l’Empire russe qui est unique dans l’histoire de celui-ci. Il faut surtout souligner l’opiniâtreté avec laquelle tous les responsables, y compris le russe Novosiltcev, s’efforcent d’affirmer la nécessité d’un contrôle officiel sur l’enseignement des Ordres religieux.

Si l’on ajoute à ce besoin celui de la cohésion linguistique, constamment défendue et promue, il faut admettre que Vilna a bien été la capitale de l’enseignement de huit provinces de l’Empire et qu’elle y a régné presque sans partage pendant vingt-huit ans.

© Daniel Beauvois / Les écoles polonaises de l’Empire russe

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