Approfondir ses connaissances en arts plastiques et rencontrer les tenants de l’avant-garde : tel est l’objet du séjour de Marc Chagall dans la capitale française. Pour ce faire, il réside à la Ruche où il côtoie de célèbres artistes : Soutine, Modigliani, Blaise Cendars, Guillaume Apollinaire et le couple Delaunay.
S’il s’inspire parfois de leur style, il cherche surtout à s’en démarquer et bâtit finalement une œuvre à contre-courant de la modernité. Alors que la tendance est plutôt aux ocres et aux gris, Marc Chagall, lui, irradie ses tableaux de couleurs. De même, au moment où l’abstraction dicte sa loi, il joue la carte de la figuration et renoue avec les scènes de genre. Les souvenirs de Vitebsk refont surface et dans une iconographie très personnelle, Marc Chagall restitue ses états d’âme : le violoniste, l’acrobate, le Christ, les amoureux, la vache, le rabbin sont autant de figures récurrentes qui témoignent de son attachement au folklore russe et à la tradition juive. En 1914, à Berlin, a lieu la première exposition personnelle de Marc Chagall, grâce au poète et fervent défenseur de l’art moderne, Guillaume Apollinaire. Le peintre profite de ce voyage en Allemagne pour revoir sa fiancée, Bella, qu’il épousera l’année suivante. Elle lui donnera une fille, Ida. Marc Chagall s’estime alors prêt pour le retour au pays. Il retrouve Vitebsk, où il est nommé commissaire des Beaux-Arts puis directeur de l’école des Beaux-Arts. Mais là, il se heurte bientôt au dogmatisme de l’un des professeurs, Malevitch, qui ne jure que par l’abstraction. Ce que Chagall le conteur ne peut accepter. Déçu, il démissionne. Et part pour Moscou où il réalise les décors du théâtre juif.
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